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Claire GOTTA - Cabinet de psychothérapie

Psychopraticienne certifiée, Thérapeute

Inceste/Incestuel
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L'inceste commis par des mineurs, l'autre tabou


Il existe un phénomène en France dont on parle peu pour ne pas dire du tout. Celui des abus sexuels entre mineurs et notamment de l'inceste. Banalisés, relayés au statut de "jeux" entre enfants, considérés comme de la simple découverte du corps de l'autre, on le résume à de l'initiation "sexuelle" à laquelle le monde des adultes n'a pas son mot à dire.

Il en est de même chez les professionnels de l'enfance, ou encore chez les psychologues, qui pour certains, n'y voient que du "touche pipi" et contribuent à perpétuer la négligence et la silenciation d'une violence avérée, d'un signe de prise de pouvoir et de domination sur l'autre.

Je ne pouvais plus faire l'impasse sur ce sujet, aussi parce que je reçois de plus en plus de parents démunis en consultation, qui ne savent pas comment réagir face à de telles situations, qui pour certains ne mesurent pas la gravité des faits tout autant que pour les nombreuses victimes qui ne peuvent en parler. Cet article vous est clairement dédié !


Où s'arrête le jeu, où commence l'abus ?


L'attrait pour le corps de l'autre et notamment dans la différenciation des sexes est une étape importante dans la vie d'un enfant. Les questions qu'il peut se poser, les besoins pour lui de comprendre, de découvrir son corps sont parfaitement sains et normaux.

Pour certains, l'enfant a longtemps été considéré comme un petit individu ne répondant qu'à ses pulsions (sexuelles entre autre).

Il est donc important de clarifier les choses et de rappeler que l'enfant dans ses comportements normaux liés au corps n'est pas un pervers. Il s'agit bien du regard biaisé de l'adulte sur le sujet qui induit ces erreurs de jugement.


Les comportements sains et normaux


Le terme de sexualité associé à l'enfant, à mon sens, induit l'erreur et crée le malaise chez certains adultes (parents ou non). Alors que l'on soit bien d'accord, l'enfant n'est pas sexuel comme on peut parfois le laisser entendre.

L'enfant en revanche, dans sa curiosité dénuée de toute intention malveillante, surtout lorsqu'il est tout petit et en plein éveil de ses sens, a besoin et envie de savoir d'où il vient, comment fonctionne son corps, comment fonctionne le corps de l'autre, le tout, j'insiste bien, dans une démarche curieuse et enfantine.

Quel enfant n'a jamais posé cette fameuse question : comment on fait les bébés ? Bien souvent, elle amuse, elle fait sourire, ou bien elle met mal à l'aise car on ne sait pas quoi répondre, de peur de se tromper, d'en dire trop ou bien pas assez.


Surprendre un enfant en bas âge se toucher les parties intimes n'en fait pas de lui un pervers. Il est en pleine découverte des sensations que cela lui procure. En revanche, il est du ressort parental que de lui apprendre à ne pas le faire en public, et de réitérer cette limite tant qu'elle n'est pas intégré par l'enfant, sans l'en faire culpabiliser ni l'asséner de reproches.

De même pour ce qui est des enfants jouant au docteur, au papa et à la maman, se faisant des petits bisous sur la bouche, parfois se montrant la culotte/le caleçon, ou leurs parties intimes, cela n'en fait pas d'eux des petits pervers en puissance ni ne signifie la présence d'un contexte abusif.

Il est donc très important de ne pas s'alarmer pour rien, de ne pas confondre prévention avec hypervigilance (notamment lorsque l'on a soit même subi un inceste ou un climat incestuel) et de bien faire la distinction entre la sexualité de l'adulte et l'éveil sensuel de l'enfant.


Notez impérativement que les notions de consentement, de limites et d'interdits doivent systématiquement être énoncées aux enfants par les adultes référents comme environnants et que tous y soient vigilants (parents comme enseignants cela va de soit).

Si cette notion de limites n'est pas respecté par l'enfant, que des signes de dépassement d'interdit se font sentir, qu'un changement de comportements est apparent chez un ou des enfants d'une même fratrie, alors il est important d'en parler, d'ouvrir le dialogue sur ces sujets, d'énoncer de nouveau clairement les notions précédemment citées et bien sûr de ne pas hésiter à se faire conseiller par un professionnel de la santé et de l'enfance (médecin de famille, psychologues entre autre).


Le rôle des parents


Lorsqu'un enfant n'a pas les codes de la limite entre lui et l'autre, qu'il n'a pas l'enseignement adéquat sur la question de l'interdit de l'inceste, de l'intrusion physique et corporelle, du bien et du mal, il joue alors sur un tableau que l'on est loin d'imaginer si sombre. Un enfant qui grandit dans un contexte familial propice aux débordements sexuels de l'adulte (comme c'est le cas dans le contexte incestuel) sera empreint dès son plus âge d'informations,  de connaissances totalement inadéquates, et inadaptés à sa condition d'enfant.

De même, un enfant qui est confronté au tabou de la sexualité dans sa famille, qui n'accède à aucune information claire et adaptée à son âge et à ses demandes, où le sujet est totalement verrouillé, se verra possiblement non contraint dans ses explorations alors propices aux mêmes débordements.


Un enfant a besoin que l'on réponde à ses interrogations, de manière posée, claire et concise mais surtout adaptée.

Comprenez qu'un enfant qui pose des questions sur la sexualité n'est pas un adulte. Sa curiosité étant normale au cours de son développement, son innocence, elle, dans tous les cas doit être préservée.



Le monde de l'enfance dans un environnement malsain n'est pas un monde fait uniquement de paillettes, d'amusement et de jeux. Pour certains, outre le harcèlement moral et l'abus psychologique et émotionnel qu'ils subissent, l'enfance est même symbole d'angoisse et de calvaire. Ils rêvent alors de devenir grands, pour lui échapper. Échapper au bourreau, qui ne revêt pas toujours le visage que l'on imagine d'un agresseur, d'un dominant, parce que lui-même encore un enfant.

Si aujourd'hui, l'interdit de l'inceste entre un ascendant et un enfant (j'entends par là un référent parental qu'il s'agisse du père ou de la mère ou de tout autre adulte dans l'univers proche de l'enfant) commence tout juste à se faire entendre et à être de plus en plus énoncé comme une nécessité, il en est un qui demeure encore sous silence et sous le joug du déni des adultes : l'inceste entre mineurs, entre frère et soeur, entre enfants d'une même famille.

Sous prétexte que l'enfant s'éveille à la sexualité, l'adulte ignore et/ou autorise des débordements, des comportements inadéquates et aux conséquences désastreuses.

Parce que ne mesurant pas la gravité, parce qu'étant sous le choc d'une telle découverte, parce que le sujet est "trop" sensible, met mal à l'aise, parce qu'il n'y est pas sensibilisé ou bien encore parce qu'il ne le considère pas comme problématique,  l'adulte s'en détourne. Il laisse alors le poids de la "faute", de la responsabilité aux enfants (agresseur comme victime).


J'ai rencontré à de nombreuses reprises des patients et patientes abusés, violés dans leur enfance par un frère, par une soeur, par un cousin, ou une cousine sans que leur famille n'en capte la dangerosité et la destruction.

J'ai entendu des témoignages d'hommes et de femmes qui se sont éveillés à la "sexualité" au sein de leur fratie, qui ont, par la négligence et le désinvestissement parental, entretenus ce qu'ils appelaient alors pour certains, des relations sexuelles avec un frère, une soeur, un cousin ou une cousine.

Les conséquences pour les enfants abusés en question sont au long terme parfaitement similaires à celles de l'inceste parent/enfant, avec pour toile de fond la non légitimité en tant que victimes, surtout pour celles qui étaient d'une génération égale à celle de leurs agresseurs. La domination et l'intention d'intruser l'autre ne se mesure pas à un âge en particulier.


Ce qui longtemps est restée perçue comme de l'initiation sexuelle "en famille" n'est pas une banalité ou un fait isolé. Cessons de croire que des enfants qui "s'essayent", qui "s'adonnent" à la découverte de la sexualité sur un frère, une soeur ou un autre enfant membre de leur famille sont dans une découverte classique et compréhensible de la sexualité. Les actes d'attouchements, d'agressions sexuelles et de viols (pénétration vaginale ou anale, fellations, cunnilingus, caresses intimes, masturbations entre autre) demeurent en tant que tels, doivent alerter et être condamnés.


Il revient donc aux adultes de s'éveiller à ce sujet, de s'éduquer pour pouvoir faire de la prévention de manière concrète et efficace.


Un enfant ne naît pas abuseur, il le devient


L'abus n'est pas inné, il est acquis par divers facteurs :


- contexte familial incestuel/incestueux non protecteur et abusif (exposition à la sexualité des adultes, nudité excessive et non respectueuse de l'enfant, visionnage précoces de films ou d'images à caractère pornographique etc)

- contexte environnemental élargi (enfant témoin ou victime d'un abus sexuel dans le voisinage ou à l'école par exemple et qui va reproduire l'agression à son domicile dans sa fratrie)


Notez donc que la manifestation d'une sexualité génitale complète chez l'enfant n'est absolument pas à négliger, n'est en aucun cas signe d'un développement sexuel sain ou normal et qu'il est impératif de s'en inquiéter.


En savoir plus

- Enquête inédite du magazine La Déferlante, "Inceste commis par des mineurs, le grand déni" :

 https://revueladeferlante.fr/produit/la-deferlante-numero-10

- "Quand toucher n'est plus jouer" de Anne Schwartzweber :

https://www.amazon.fr/Quand-toucher-nest-plus-jouer/dp/1542381436


Claire GOTTA

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